samedi 23 novembre 2013

Etienne Daho : article paru dans "Le Monde"

Daho face à ses doubles

LE MONDE CULTURE ET IDEES | • Mis à jour le | Propos recueillis par


Etienne Daho à Paris, lundi 18 novembre 2013.

Il y a quelques semaines, il crachait un liquide noirâtre, dans une chambre d’hôpital. En ce mois de novembre, dans le confort d’un hôtel de Montmartre, à deux pas de chez lui, Etienne Daho se marre doucement. D’un rire chaud et caressant, qui invite au dialogue, aux épanchements. Cette lueur dans le regard, cette clarté qui irradie par tous les pores de son visage : on l’avoue, on ne s’attendait pas à un tel éclat chez un homme passé si près du trépas.

« Désolé, je n’ai pas ressorti la marinière », badine Daho, en référence à la blouse iconique qu’il arborait sur la pochette de La Notte, la notte, l’album qui l’a révélé en 1984. Sur ses épaules, un pull sombre ; sous le pull, les cicatrices des interventions chirurgicales qu’il a subies cet été, pour soigner une péritonite. L’opération s’est mal déroulée, et l’a contraint à repousser la sortie de son nouvel album, Les Chansons de l’innocence retrouvée, qui a finalement rejoint les bacs lundi 18 novembre.

Disque-miroir que celui-là. Daho s’y place sous le patronage de William Blake (1757-1827) et de ses Chants de l’innocence et de l’expérience. Manière de suggérer qu’à l’instar du poète anglais, Daho se voit double : lumières et ténèbres, légèreté et gravité, simultanément par lui réfléchies, ressenties.
Cette dualité, il n’a jamais cessé de la porter, dès ses premières armes, marinière au vent, lignes claires sur veines obscures. Chez lui, le matelot a toujours cohabité avec le pirate. A tribord, l’éternel jeune homme : ce Daho-ci capte l’air du temps comme personne, coince sa bulle dans la bulle du grand public, vogue sur l’époque avec l’intuition d’un mousse breton, moderne jusqu’au bout du pompon. A bâbord, le corsaire coriace : ce Daho-là brave tempêtes et naufrages, largue les amarres de la bienséance, plonge dans les abysses de l’histoire – la sienne, la nôtre, celle des arts et des lettres qu’il chérit tant –, pour mieux en déterrer les trésors.

Pochette de l'album "Les Chansons de l'innocence retrouvée", d'Etienne Daho (2013).
En l’occurrence, Les Chansons de l’innocence retrouvée est un sacré butin. Riche d’arrangements grandioses, où le groove scintillant des guitares croise la pompe ombrageuse des chœurs et des cordes, cet album lui ressemble. La liste des invités donne un aperçu des mille facettes de l’autoportrait : on trouve là nouveaux venus (le producteur britannique Richard Woodcraft) et collaborateurs de longue date (Jean-Louis Piérot, à la coécriture et à la coproduction), jeunes gars pleins d’allant (François Marry, Yan Wagner) et vieille garde pleine d’allure (le guitariste disco Nile Rodgers, l’égérie punk Debbie Harry), aventuriers d’ici (Dominique A) et d’ailleurs (les Américaines d’Au revoir Simone).

Au milieu de ce beau monde, Daho tient la barre en capitaine entre deux eaux, abordant ici rives et ports familiers, affrontant là vents et courants contraires. A 57 ans, il se sait rassembleur, référent révéré par tous les âges et toutes les familles de la variété française ; ce statut, il l’honore en trois perles néoclassiques, d’une imparable simplicité (Les Chansons de l’innocence, La Peau dure et En surface). C’est pour mieux dériver sur le reste du disque. Plus sensuel que jamais, Daho y trempe son lyrisme dans des mers étonnamment politiques (Un nouveau printemps, inspiré par les migrants de Lampedusa), salaces (Onze mille vierges) ou métaphysiques (Le Baiser du destin).
Son précédent album, le splendide L’Invitation (2007), portait les marques d’une gestation tumultueuse. Les Chansons de l’innocence retrouvée, en revanche, a été conçu dans la foulée de deux succès publics et critiques : la mise en musique du Condamné à mort de Jean Genet, avec Jeanne Moreau, en 2010, et la production du premier album de Lou Doillon, Places, en 2012.
Si, musicalement, Daho n’a jamais paru aussi maître de ses moyens, cette sérénité ne transparaît guère dans les textes. Leur intranquillité semble même parfois annoncer, par une troublante mise en abyme, l’accident dont il vient d’être victime. Ironie suprême, quand on sait à quel point Daho est taraudé par le rôle du destin…
Au détour de L’homme qui marche – sans doute le plus vertigineux morceau du lot –, le chanteur va jusqu’à mettre en scène, façon David Lynch, sa rencontre avec son alter ego. Alors nous avons pris Daho au mot, et lui avons demandé de commenter quelques extraits de ses chansons. En ce miroir, il s’est montré à son image, marin clair-obscur, hissant haut, sur les barques de nos vies, voiles blanches et drapeaux noirs.

« Le désert et l'enfer, es-tu maître de destin ? » (Le Baiser du destin, 2013)
C'est un sujet qui me taraude depuis quelque temps, et qui taraude, je crois, chaque être humain. Cette vie que l'on mène, est-elle écrite à l'avance ? Peut-on caresser son destin ? Enfant, en Algérie, j'ai vécu des événements qui ont profondément modifié ma course.
Très tôt, j'ai eu la sensation que je devais me protéger. Ça m'a sauvé, je pense. Les enfants qui traversent des épreuves, qui sont déracinés, se construisent une carapace, une force de caractère. Ça fait des durs à cuire. On ne s'en rend pas forcément compte, parce que j'aime les rapports doux et harmonieux avec les gens, mais je suis quelqu'un de très costaud. Pour me déboulonner, il faut se lever de bonne heure.

« Bien sûr, je connais tes plaies, tes blessures / Cyanure, tes souvenirs ont la peau dure » (La Peau dure, 2013)
Il y a eu une anticipation très étrange sur cette chanson. On l'avait choisie comme deuxième single de l'album. Lorsque les radios ont commencé à la diffuser, cet été, les gens ont été troublés. Moi aussi. Quand j'ai reçu le single, à l'hôpital, je me suis dit : « Waouh ! » Sur la pochette, on ne voit qu'un regard, à travers le pli du coude... Le photographe m'avait demandé de retirer mon tee-shirt ; malgré ma pudeur, j'avais fini par accepter. Ce torse nu que je ne peux plus montrer aujourd'hui...
A l'hôpital, je suis le seul qui n'ait pas eu peur. J'étais tellement shooté, je pensais que ça se terminerait très vite. Je n'avais pas envie de mourir, j'ai, de moi-même, par la force du mental, accéléré le processus de guérison. C'était tellement grisant de savoir que cet album allait sortir. Mais je ne suis pas assez réparé pour chanter deux heures et demie sur scène, cinq soirs par semaine. Il a donc fallu retarder la tournée.

Pochette du single "La Peau dure", d'Etienne Daho (2013).


« Vois les plaies qui scintillent, aux torses des vaincus / Mais si la cause est belle, peu importe le but » (Un nouveau printemps, 2013)
Le thème de cette chanson est assez universel : voyager vers l'autre rive. Elle a été inspirée par un contexte très précis, des images de Lampedusa, que j'ai vues à la télé. Moi aussi j'ai traversé la mer pour venir jusqu'en France. Dans d'autres conditions. Ces jeunes gens traversent la Méditerranée, au péril de leur vie, pour trouver quelque chose de pire encore que ce qu'ils fuyaient. Au-delà des bons sentiments et des violons que l'on pourrait sortir, cet espoir déçu, piétiné, ça me bouleverse au plus haut point.

« Berlin disco queen, androgyne, plante en mon corps ton disco noir » (Les Chansons de l’innocence, 2013)
Au départ, je voulais faire un album de disco noir. Finalement, il n'y a qu'une seule chanson « discoïde », celle-là. Elle parle d'une fille androgyne, décadente et vénéneuse, qui pourrait être Grace Jones ou Amanda Lear. Le même type de personnage que celui d'Epaule Tatoo, en un sens. J'ai redécouvert récemment un album d'Amanda Lear, Sweet Revenge, que j'adore. De la disco berlinoise, avec des arrangements de cordes déments...
C'est un genre que je n'appréciais pas forcément quand j'avais 18 ans. Je vivais dans une ville très snob, Rennes, où il fallait aimer le rock. Quand je disais que j'admirais Françoise Hardy ou Brian Wilson, j'étais considéré comme un être étrange. J'ai toujours beaucoup écouté de soul. Enfant, je récupérais les 45 tours du juke-box de mes tantes, qui tenaient une brasserie dans le nord de Paris. Des tubes de la Motown, les Temptations, les Supremes. J'avais 6 ou 7 ans... Ça m'est resté. A force d'écouter de la soul, on finit par arriver à la disco.

« Onze mille vierges sous acide lysergique / Consolent des malabars tendus et mélancoliques / Fille de joie me fixe de ses yeux verts / Des claques de Soho jusqu'à l'hôtel de l'Enfer » (Onze mille vierges, 2013)
Il y a un jeu de mots facile avec les Onze mille verges d'Apollinaire. Sur ce titre, j'avais surtout envie d'évoquer le Soho des années 1950, 1960 et 1970, à Londres, qui me fascine. Ce lieu incroyable qu'était le Colony Room, fermé en 2008. Un endroit vert pomme, un peu crade, où l'on venait s'encanailler. Il fallait être amené par un membre du club. On y trouvait une concentration d'artistes, de Francis Bacon à Damien Hirst récemment, et d'arsouilles. De gens qui venaient faire n'importe quoi, montrer leur bite, se lâcher. Ce Soho très libéré, très artiste, n'existe plus.
Mon intérêt pour Bacon remonte à mes études d'arts plastiques. Le clip de la chanson Des heures hindoues a d'ailleurs été inspiré par son univers. Il y a quelque temps, je suis tombé sur un film, Love is the Devil de John Maybury. Il évoque la relation cruelle entre Bacon et sa muse, George Dyer. Comment un artiste peut vampiriser, dépouiller, dépecer un être... Dyer a fini par se suicider dans un hôtel, rue des Saints-Pères, à Paris. J'ai un côté morbide : je suis allé visiter cet hôtel. La patronne m'a dit que Bacon a continué à se rendre dans leur chambre, après le drame. Il en a fait un triptyque. Sa peinture me touche beaucoup, je la ressens physiquement.

« Comme le héros d'un livre qui ne souffrirait plus du froid / L'homme qui marche devant moi, est-ce moi ? » (L’homme qui marche, 2013)
Cette chanson est trop personnelle pour que je puisse en parler. Disons qu’elle exprime le fait que l’être humain n’accepte pas de vivre avec son propre échec. Ça peut être Dale Cooper qui se court après, à la fin de « Twin Peaks ». J’ai aussi beaucoup relu Albert Camus. Ses climats ont imprégné ce morceau.
Mon précédent album, L’Invitation, était très intime. J’y avais creusé, gratté, décortiqué tout ce qui contribuait à ce que je n’aie pas un développement affectif harmonieux. Cela a eu un effet libératoire sur moi. Les Chansons de l’innocence retrouvée est un disque davantage ouvert sur l’extérieur, sur les autres. Je les vois mieux, je les aime mieux, probablement.

« Week-end à Rome / Tous les deux sans personne » (Week-end à Rome, 1984)
C'est drôle de voir comment cette chanson est devenue un symbole du jeune homme que j'étais. Quelque chose de frontalement léger, une bulle, un fantasme. On sortait d'un moment très noir, où il fallait à tout prix faire la gueule. Notre légèreté était d'abord une réaction, une attitude. Nous avions conscience de vivre la fin de notre adolescence. On habitait à Paris, mais on est partis près de Dinard, à Saint-Lunaire, pour enregistrer les maquettes du disque. Sortir ivre mort à 7 heures du matin de cet endroit qui s'appelait La Chaumière, dragouiller une dernière fois sur la plage, comme dans La Dolce Vita...
Mes premiers disques ont une approche assez british et réservée de la sensualité. C'est Paris ailleurs, en 1991, qui a sonné pour moi le réveil des sens. Je venais de vivre une passion à Rome, qui m'avait ouvert beaucoup de portes. Paris ailleurs est le premier disque qui m'a entièrement satisfait, de A jusqu'à Z. Les Chansons de l'innocence retrouvée vibre d'une énergie voisine.

« Je voudrais te parler de balades sur le port / Et de trésors cachés dans les rochers le soir » (Promesses, 1984)
Cette chanson me paraissait lointaine, teenage. Jusqu'au jour où Daniel Darc l'a reprise. Je l'ai redécouverte, et réintégrée à mon répertoire, sur scène. Je me suis tout de suite reconnecté à mes émotions de jeune homme. Si une chanson vous accompagne, trente ans après, c'est qu'elle était authentique. Là aussi, c'est la Bretagne, l'amitié... J'aime être l'épaule de gens qui ont besoin d'être consolés.

Etienne Daho vu par le duo Pierre & Gilles, pour la pochette de l'album "La Notte, la Notte" (1984)


« Il n'est pas de hasard, il est des rendez-vous / Pas de coïncidence » (Ouverture, 2000)
J'ai retrouvé Jean-Louis Piérot, dieu merci. On avait déjà collaboré sur cette chanson, Ouverture, qui reste très importante pour moi, d'un point de vue tant artistique qu'affectif. J'étais arrivé un peu plus tôt que prévu en studio, il travaillait sur des maquettes. J'entends cette suite d'accords sublimes... Tout de suite, je trouve la mélodie, des bouts de phrases... C'est devenu Ouverture. J'ai eu envie de revoir Jean-Louis. J'avais la sensation que j'étais passé à côté de lui. On a tous les deux cette obsession du travail bien fait. On vit la musique comme si c'était une entrée en religion. Le côté pop et symphonique des Chansons de l'innocence retrouvée, ça vient beaucoup de lui.

« Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d'Espagne / Arrive dans mes yeux qui seront morts demain » (Le Condamné à mort, de Jean Genet, 1942)
Ah là là, quel bonheur, ça. A chaque fois que je chante ce vers, ça m'évoque des images, Barcelone ou Ibiza, où j'ai passé beaucoup de temps. Quelque chose d'oriental, de latin. On ressent à ce moment du poème une chaleur, une félicité qui apaisent la tension du reste de l'oeuvre.
C'est par David Bowie, et sa chanson The Jean Genie, que j'ai su que Jean Genet existait. Je me suis procuré, à la maison de la culture de Rennes, un album de textes de Genet, mis en musique par Hélène Martin. En 1997, elle m'a demandé de participer à un de ses concerts. J'ai chanté Sur mon cou. Depuis, j'ai gardé ce titre au répertoire de chacun de mes spectacles. C'est devenu mon moment. Un soir, après une date à l'Olympia, Jeanne Moreau est venue me dire combien cette chanson l'avait touchée. Et on a fait l'album, puis la tournée. Jeanne, c'est une rencontre capitale pour moi, à tous les niveaux.

« Que de temps passé en surface / Que de temps à ne pas s'encombrer / Du temps et des étoiles tombées » (En surface, coécrit avec Dominique A, 2013)
J'ai rencontré Dominique A lors de l'enregistrement d'un album hommage à Jacno. C'est un mec qui me plaît, je le lui ai dit. On s'est revus, il m'a envoyé des chansons. En surface était celle que je préférais. En même temps, je ne savais pas quoi en faire. C'était tellement lui, sa manière de chanter, de placer les mots. J'avais l'impression d'être un intrus. Je lui ai demandé si je pouvais modifier son texte, le tailler à ma manière. Il était d'accord. Je suis ravi de porter ses couleurs.
Le texte joue-t-il avec la perception que les gens avaient de moi à mes débuts ? Sûrement. Les gens se focalisent sur le moment où vous apparaissez. Ça me poursuit, et ne me dérange pas. Je suis grave et léger. Pour moi, la vie est une fête, et, en même temps, la souffrance des autres me remue constamment. Parfois, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de peau entre le monde et moi. Alors, mieux vaut se construire une carapace. C'est même violemment recommandé.

« A la radio Call me de Blondie, contagieuse mélodie / Congédie sa mélancolie » (L'Etrangère, 2013)
Cette chanson parle des clandestins, des étrangers. J'avais aussi envie de rendre hommage au New York de la fin des années 1970, que j'ai connu. Un New York beaucoup plus dangereux qu'aujourd'hui. Blondie, et sa chanteuse, Debbie Harry, la queen of cool : New York incarné. J'évoque aussi le passage très culotté de Marilyn Monroe à New York, où elle monte une maison de production, loin d'Hollywood. Truman Capote avait dit de Marilyn qu'elle était une enfant radieuse. Une expression qui a ensuite été utilisée pour désigner Jean-Michel Basquiat, et que je reprends ici.
J'étais entré en contact avec Debbie Harry à l'époque de Paris Ailleurs, de même qu'avec Nile Rodgers. Je n'avais pas osé demander à Debbie de venir chanter sur le disque, j'étais peut-être trop réservé. Je l'ai regretté. Quant à Nile, il n'était pas disponible. Cette fois-ci, pour l'un comme pour l'autre, c'était le moment idéal, ça s'est fait. J'ai besoin d'avoir du temps avec les gens. Parce que je sais qu'à partir du moment où ils entrent dans ma vie, c'est pour longtemps.

« Alors, je me tournai vers le Jardin d'amour / Qui enfanta tant de douces fleurs / Et je vis qu'il était couvert de sépultures / Et que les tombeaux avaient pris la place des fleurs » (Le Jardin d’amour, dans Les Chants de l’innocence et de l’expérience, de William Blake, 1794)
Je proteste vigoureusement contre le fait qu'on meure autour de moi. Jacno, qui était un frère pour moi : parti. David Whitaker, un arrangeur que j'aimais beaucoup : parti. Fred Chichin : parti. Daniel Darc : parti. Lou Reed... Je me suis rendu compte à quel point il m'avait accompagné. A sa mort, j'ai tout réécouté. Comme Iggy Pop, il est très haut dans mon panthéon. Sur YouTube, j'ai vu une interview de lui à Sydney. Il est au top du désagréable, très tapette, cheveux rasés blond platine, ongles noirs : juste parfait.
Quant à William Blake, j'ai découvert ses Chants de l'innocence quand j'avais 13 ans. C'est un livre que j'avais oublié. Quand je suis arrivé à Londres, dans la garçonnière où je dormais pendant la confection du disque, il y avait ce livre. J'ai retrouvé Les Chants de l'innocence. J'en ai fait le titre de l'album. Se retrouver, c'est se débarrasser des peurs et des projections des autres. Sortir de deux projets enthousiasmants, l'un avec Jeanne Moreau, l'autre avec Lou Doillon – un disque que tout le monde commence à apprécier, contre toute attente –, retrouver Jean-Louis Piérot... C'est la sensation de vivre les meilleurs moments de sa vie d'adulte. Des moments scintillants, crépitant de vie, de créativité.

« Tu ne veux rien entendre, mais notre grande histoire n'est qu'un malentendu » (Le Malentendu, 2013)
J'estime qu'il est important, quand on est artiste, de renvoyer des fleurs aux gens qui vous ont fait pousser. On est beaucoup plus fort quand on cite ses sources. J'encourage les plus jeunes à révéler ce qu'ils ont aimé, à montrer leurs admirations. Le Malentendu, c'est une chanson sur celui qui a la main en amour. Il y a si peu de gens qui ont la maturité de vous aimer pour ce que vous êtes vraiment, sans essayer de vous faire devenir celui que vous n'êtes pas. Le monde est un vaste malentendu, qu'il faut clarifier au plus vite.

Les Chansons de l'innocence retrouvée d’Etienne Daho (1 CD Polydor/Universal). En concert à partir du 1er juillet 2014, à la Cité de la musique, à Paris, puis en tournée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire